Bernard Richelle

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Comment avez-vous vécu cette première année de mandat ?

Prendre la présidence du conseil d’administration de citydev.brussels à distance est un exercice inédit ! C’était frustrant de ne pas pouvoir physiquement rencontrer les équipes, de devoir assister aux réunions par écrans interposés. Le Covid-19 a perturbé les choses, comme partout, comme pour tout le monde. Ceci étant, tout ce que j’ai découvert en un an sur les arcanes de citydev.brussels n’a fait que confirmer ce que j’avais pressenti : loin de la lourdeur qui nourrit le cliché de l’administration, l’institution publique se distingue par une agilité, une efficacité, une productivité qui sont tout à fait convaincantes. Elle est dynamique, active, réactive, innovante. C’est très séduisant et très motivant. Je suis heureux d’y prendre part.

En 2020, citydev.brussels s’est dotée d’un nouveau contrat de gestion. De quoi s’agit-il ?

C’est une feuille de route, un document qui précise les missions de citydev.brussels et les objectifs qu’il lui faut atteindre dans un horizon de cinq ans. Il a été négocié et conclu avec son pouvoir de tutelle, le Gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale. Car citydev.brussels n’est pas une administration classique. Elle remplit ses objectifs avec une relative autonomie, forte de moyens financiers alloués par la Région, mais aussi sur la base de ses propres ressources financières.

Un contrat fort attendu, approuvé par l’exécutif bruxellois de justesse avant la fin de l’année…

citydev.brussels bénéficie d’une grande marge de manœuvre depuis 1999. Mais le contrat de gestion qui l’atteste officiellement n’a été établi avec la Région qu’en 2013. Contrat qui courait jusqu’en 2018, avec une possibilité de prorogation concrétisée à deux reprises. En 2020, le nouveau contrat est rédigé, de concert avec la nouvelle équipe gouvernementale qui plus est, ce qui tombait mieux que la dernière fois. On a mis les bouchées doubles pour que le cadre contractuel soit arrêté avant la fin de l’année, c’est le cas et j’en suis ravi.

Que dit ce contrat de gestion ?

Il valide plusieurs grandes tendances esquissées dans le précédent contrat 2013-2018, et notamment le fait que citydev.brussels s’impose de plus en plus comme la synthèse de ses deux métiers historiques que sont la rénovation de la ville par le logement et la mise à disposition d’espaces pour les activités économiques et productives sur le territoire régional. L’institution est en effet consacrée dans le nouveau contrat de gestion dans son rôle d’ensemblier, d’opérateur immobilier ayant fait des projets mixtes sa spécialité. Ce sont de véritables quartiers, des morceaux de ville qui sortent de terre sous son impulsion. Avec des logements abordables, des espaces pour les entreprises, des équipements (crèche, école, centre médical…), des commerces, des espaces publics, des espaces verts, etc. À ce titre, le gouvernement bruxellois charge d’ailleurs citydev.brussels de mener des opérations de revitalisation urbaine de plus en plus complexes en établissant des partenariats avec d’autres acteurs publics et privés tels Bruxelles Environnement, le Port de Bruxelles, la SAU, la SLRB, Actiris…

Au-delà de ces missions principales, quelles autres tâches lui incombent ?

Des missions prioritaires qui s’inscrivent dans la continuité des actions qu’elle mène lui sont déléguées, dont l’une concerne les occupations temporaires, pour lesquelles elle a façonné une expertise reconnue et saluée. Avec ses partenaires urban.brussels et perspective.brussels, citydev.brussels mettra sur pied un guichet des occupations temporaires afin d’encadrer leur développement, mais aussi de centraliser l’information et les procédures réglementaires en la matière.

Le Gouvernement bruxellois a aussi acté la gestion par citydev.brussels du réseau de fablabs publics ainsi que son rôle d’opérateur immobilier pour l’accueil des transmigrants et l’aménagement d’une solution pérenne pour la Porte d’Ulysse !

Autre objectif que l’institution se devra de garder à l’œil, c’est celui d’accueillir l’agriculture urbaine dans ses sites et projets et d’en faire la promotion à l’échelle régionale.

Le tout en poursuivant ses projets, et même en s’aventurant dans des projets pilotes...

Oui, c’est ainsi que citydev.brussels fonctionne. En ayant des intuitions, en prenant des initiatives, en menant des essais et des expérimentations qui, quand ils se révèlent fructueux, deviennent la norme, la référence. Par exemple, l’un des projets pilotes qui l’occupe en ce moment est la construction en bois. Un immeuble à appartements sera bâti entièrement avec ce matériau léger et durable. Une autre innovation tient à la structure de propriété.

Cette réflexion autour de la notion de propriété vous tient particulièrement à cœur...

Oui, de manière générale, les projets pilotes m’intéressent beaucoup parce qu’ils pressentent la ville de demain. Ainsi, dissocier la propriété du terrain et celle des immeubles qui y sont érigés permet d’imaginer des nouveaux modes d’accès à la propriété : l’emphytéose, le Community Land Trust (CLT)… Il faut voir comment les Bruxellois accueillent ces concepts, mais c’est un sacré coup de pouce financier pour les ménages à revenus modestes.